Parfois je me sens comme un oeuf brisé

Comme un oeuf brisé qui veut retourner dans sa coquille, dans ma coquille avant qu'une personne la brise avec un couteau, j'étais bien, j'attendais patiemment dans mon petit nid de paille dans le poulailler de l'Ile Sainte-Thérèse qu'une petite fille vienne compter les oeufs pour savoir si il y avait un poussin de plus. Elle attendait en lisant un livre et aimait la famille de mulots qui venait la visiter chaque jour. Où es-tu ma petite fille avec ses couettes blondes et qui était si heureuse de m'attendre afin d'être la première à me prendre dans tes mains et me baptisée comme cela ce faisait à l'époque; tu m'avais nommée "Sunita", j'étais ta première fille mais la tempête a éclatée sur l'île, des arbres ont brisés, brûlés par les éclairs et quelques mouettes décédées, écrasées sur les rives du fleuve Saint-Laurent déjà noirci par l'huile de ces bateaux oubliés.

Cette pandémie, maintenant au Québec depuis le 13 mars 2020, il me semble nous a confiné seul ou en couple dans un petit logis grand ou petit selon nos moyens financiers. Il faut utiliser ce temps de confinement (si on n'a pas les moyens ou des restrictions familiales) pour écrire peut-être sa biographie parce que chacune de nos vies est la plus belle et mérite d'être racontée à nos frères et sœurs, enfants et petits-enfants. Quelle richesse nous pouvons leur transmettre, à part les fautes d'orthographe et de grammaire et mon dictionnaire Larousse ou Petit Larousse, je ne me souviens plus...c'est l'âge...je ne vais pas dire mon âge et vous savez (j'espère messieurs) que l'on doit jamais demander l'âge d'une femme, de toute façon, elle va mentir et vous dira au minimum trois à cinq années de moins....

Alors, je ne sais plus trop quoi dire, je vais terminer mon verre de vin blanc et aller voir sur You Tube si il n'y a pas une video ou une chanson qui m'apporterait un peu de réconfort et me donnerait l'énergie pour terminer mes valises et ma lessive avant de partir dans mon pays de rêve en ce moment, où le COVID-19 a presque été réduit en cendre en ce moment, grâce à mon hero d'autrefois Fidel Castro qui a su transmettre à son peuple des valeurs tellement plus grandes que dans mon pays le Canada. Je n'ai pas de mots pour exprimer comment j'aimerais avoir la citoyenneté cubaine, je suis fatiguée d'avoir à quitter Holguin, province que j'aime depuis plus de vingt ans, à tous les six mois parce que à Montréal, je n'ai pas de famille cubaine où je peux demeurer....

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